La cadence de foulée en course à pied est un élément fondamental. Dans un article précédent, nous avons évoqué les recommandations en matière de cadence de pas (ou fréquence de foulée) en incitant les coureurs à choisir une cadence plutôt élevée (supérieure à 170 foulées par minute). Pour compléter le sujet, on évoquera ici l’influence de ce paramètre sur la biomécanique.
L’augmentation de la cadence réduit l’oscillation verticale
Il existe un lien direct entre l’oscillation verticale et la cadence. En augmentant la cadence de votre foulée, vous oscillerez moins verticalement : à chaque foulée, le déplacement de votre centre de gravité sera moins vertical.
En courant, on cherche à se projeter plus vers l’avant que vers le haut. Un coureur qui oscille trop verticalement gaspille de l’énergie et augmente les forces d’impact. La cadence est l’un des paramètres sur lesquels le coureur doit jouer pour réduire son oscillation verticale: en augmentant même juste un peu sa cadence, il réduira son oscillation verticale à vitesse égale.
L’augmentation de la cadence améliore l’économie de course
Il a été démontré scientifiquement que votre cadence instinctive n’est pas celle qui vous apportera la meilleure économie de course. Lorsque vous vous mettez à courir, vous ne faites très probablement pas attention à votre cadence ; elle est instinctive. En augmentant très légèrement cette cadence instinctive, de seulement quelques foulées par minute, vous améliorerez votre économie de course. Cette conclusion va dans le sens d’une augmentation progressive de la cadence. Il ne s’agit pas du jour au lendemain de passer à 150 foulées par minute à 170 ou plus. Il faut mieux passer progressivement de 150 à 155 puis quand vous serez à l’aise avec cette nouvelle cadence, passer à 160 et ainsi de suite. Concentrez-vous juste sur le fait de donner un peu plus de rythme à vos foulées.
L’augmentation de la cadence permet au coureur de rester mieux aligné
Observez deux coureurs l’un avec une cadence de plus de 170 et l’autre à une cadence de 150 foulées par minute et vous pourrez généralement observer que celui qui a la cadence plus élevée reste mieux aligné, que son bassin s’affaisse pas ou très peu, que ses appuis restent dynamiques. Au contraire, plus la cadence est basse et plus le coureur aura tendance à s’affaisser sur ses appuis, à se désaligner verticalement et horizontalement (par l’affaissement de son bassin et de ses épaules). En plus, il ne bénéficiera pas de l’effet ressort du bas de la jambe et du pied. Il lui faudra se relancer à chaque foulée. Un test très simple vous en convaincra: courez 100 mètres à un tempo de 170 foulées/minute puis 100 mètres à un tempo de 150 foulées/minute et vous ressentirez immédiatement ces différences.
L’augmentation de la cadence adoucira le contact avec le sol
Sauf rares exceptions, augmenter sa cadence va conduire le coureur à venir poser son pied plus près de son bassin. Cela permet alors au corps de plus progressivement encaisser la force d’impact à chaque foulée. En effet, plus le point de contact avec le sol est situé loin devant le coureur et plus l’onde de choc sera rapide. Ceci se traduit en pratique le plus souvent pas une foulée plus sonore: le bruit de vos pas est en général un peu indicateur du degré de violence (ou de douceur) de votre foulée. Une pose de pied plus proche du bassin, le genou légèrement fléchi, est idéal pour permettre au corps de jouer son rôle d’amorti naturel. Vous en sentirez les conséquences après chaque sortie, par moins d’inconfort et une meilleure récupération.
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