Quand j’ai commencé à expliquer à un coureur que les muscles fessiers et les abdominaux devaient jouer un rôle primordial dans la foulée : il m’a regardé d’un air incrédule et m’a dit : « Quoi ? On utilise les fessiers en course à pied ? ». Je lui aurais dit que le Pape se mariait la semaine prochaine, il n’aurait pas eu une expression de visage plus étonnée. Cette réflexion, je l’ai entendu pourtant maintes fois, de coureurs et de coureuses.
La technique en course à pied est l’un de ces sujets qu’on croit réserver à une poignée de coureurs élites et d’entraîneurs. Or c’est bien dommage car courir d’une manière plutôt qu’une autre peut réellement modifier beaucoup de choses, et en particulier, les groupes musculaires utilisés.
Depuis les premières chaussures « Nike », on nous a appris à courir en posant le pied devant nous, le talon en premier et à bien dérouler le pied. On nous a aussi dit d’aller chercher loin devant quand on veut allonger la foulée pour accélérer. Cette manière de courir est pratiquée par l’immense majorité des coureurs amateurs. Elle sollicite principalement les muscles situés sur le devant de la cuisse (quadriceps), les mollets, et dans une très faible mesure les fessiers. Pour peu que le coureur se contente de suivre passivement le mouvement de ses jambes avec ses bras, ses autres groupes musculaires ne vont que peu travailler, que ce soit les bras, le haut et le bas du buste, dont la ceinture abdominale.
Il est tout à fait possible de courir autrement, d’adopter une gestuelle différente qui aura d’autres répercussions sur la musculature.
Ainsi, la technique médio-pied est une technique venant à l’opposé du fameux déroulé talon-pointe : comme me le disait un coureur : « en gros, il faut faire exactement le contraire de ce que l’on m’a appris ! ». C’est un peu vrai !
> En médio-pied, le pied du coureur ne se pose non pas loin devant lui mais beaucoup plus près de l’aplomb de son bassin avec le genou légèrement fléchi. A chaque foulée, les coureurs médio-pied mettent leur jambe d’appui en tension. Ils emmagasinent ainsi une quantité importante d’énergie élastique, en particulier dans leurs muscles fessiers. En ouvrant leur hanche vers l’arrière, ils relâchent cette énergie pour se propulser vers l’avant. Ce mouvement de l’extension de la hanche vers l’arrière sollicite au maximum les muscles fessiers ainsi que toute la ceinture abdominale. Le bas de la jambe relâchée joue un rôle plus passif. Les bras jouent un rôle actif en aidant le coureur à engager tout son tronc dans le mouvement. Ils aident aussi le coureur à garder une posture bien axée afin que l’énergie soit propulsée de manière rectiligne vers l’avant. Cette foulée est plus athlétique et elle muscle le corps plus harmonieusement.
> A chaque sortie, ce sont les groupes musculaires des fessiers, des ischio-jambiers, des abdominaux, des bras et des pectoraux qui sont particulièrement sollicités, plus qu’en foulée à attaque-talon. Cela ne fera pas de vous des bodybuilders, bien au contraire mais cela musclera le corps plus harmonieusement.
Cette foulée médio-pied n’a rien de nouveau ou de révolutionnaire ! Avant que n’existent les chaussures à amorti, c’était la foulée pratiquée par le plus grand nombre, même si évidemment le nombre de coureurs était beaucoup plus réduit qu’aujourd’hui, le récent engouement du « running » oblige!
> Cette manière de courir n’est pas à confondre avec ce que certains appellent le « minimalisme », pratique qui aboutit souvent à une foulée très courte avec beaucoup de sollicitations des mollets et peu du reste du corps. C’est une foulée qui va au-delà des simples recommandations minimalistes de raccourcir sa foulée et d’augmenter sa cadence de foulée.
En apprenant à maîtriser la foulée médio-pied, on peut plus facilement conjuguer plaisir de la course à pied et un sérieux travail des abdos-fessiers. Il n’y a plus qu’à,
(article initialement paru sur le site www.run-chic.fr)
Bonjour,
Cela fait 2 fois que je lis votre livre, sans compter les aller retour que je fais épisodiquement sur des points particuliers.
Cela fait quelques années que je cours, j’ai bientôt 51 printemps, par lassitude de la course à pied, il y a 3 saisons j’ai donc commencé à varier mes plaisirs en me testant sur plusieurs triathlon format ironman ; suite à une blessure post ironman Nice 2015 (tendinite sur 2 talons d’achille), j’ai ressenti le besoin de changer ma technique et donc ma foulée. Bien entendu, j’ai tatonné, ressenti les effets sur mes mollets d’une pose de pied avant ; cela fait donc 6 mois que je m’applique à travailler cette nouvelle foulée. Mes recherches internet m’ont amené a acheter votre livre début décembre. J’y ai trouvé, des explications, des confirmations, des compléments d’information – une foultitude de choses que je pressentais, mais que je n’arrivais pas à mettre dans l’ordre. Aujourd’hui chaque sortie est un plaisir nouveau dans laquelle je me surprends dans mon application à suivre vos conseils.
Je vous confirme à mon humble niveau de la validité de vos écrits et je ne comprends pas aujourd’hui comment les clubs de course à pied n’imposent pas votre livre comme lecture de chevet à leurs adhérents.
J’ai retrouvé cette année une envie de courrir par les nouvelles sensations trouvées. Je suis actuellement en pleine forme et espère améliorer mes temps sur mon futur semi à Cannes en février prochain.
Merci encore pour votre travail de grande qualité.
Merci beaucoup pour votre témoignage et bonne continuation en LFR ! Vous êtes de plus en plus nombreux à témoigner du plaisir que vous prenez à modifier votre technique vers plus de légéreté, de médio-pied comme je le conseille dans le livre. Les spécialistes médicaux en prennent conscience aussi et un certain nombre conseille déjà le livre à leurs patients. A force de bouche à oreille cette nouvelle pratique s’étendra pour le bien du plus grand nombre j’espère. Au plaisir et bonne chance pour vos futures compétitions !
Bonjour
Cet article qui explique l’intérêt de modifier la foulée et qui présente les conséquences et les bénéfices sur les sollicitations musculaires m’intéresse au plus haut point.
En effet, afin de « transformer » la course à pied en un sport plus complet, j’ai développé avec quelques amis une technique de course avec les bâtons que nous appelons fullrunning.
Cela permet de solliciter, comme en ski de fond, les muscles du haut du corps (voir notre blog http://www.fullrunning.fr)
Je vais donc essayer en sus d’améliorer ma foulée avec cette technique de LFR … rendez vous dans quelques mois pour voir le résultat en fullrunning.
Si vous aussi pouviez essayer notre méthode avec votre foulée et nous faire un retour, ce serait sympa !
sportivement
Ghislain